- Jean-Charles Harvey, journaliste, écrivain et conférencier (La Malbaie, Qc, 10 nov. 1891 -- Montréal, 3 janv. 1967).
Penseur volubile et virulent, il est au coeur de presque tous les débats culturels, politiques et sociaux de son époque, et il se sert de sa plume pour défendre la liberté chaque fois qu'elle est menacée.
Après d'excellentes études classiques au séminaire de Chicoutimi (1905-1908) et au scolasticat des jésuites (1908-1915) au Sault-aux-Récollets, près de Montréal, Harvey opte pour le journalisme, bien qu'il soit attiré par le droit. D'abord reporter à La Patrie, puis à La Presse, il accepte en 1918 l'emploi de publicitaire que lui offre la Machine agricole nationale ltée, de Montmagny. La faillite de cette industrie, qui lui inspire son premier roman, Marcel Faure, l'oblige à se chercher un nouvel emploi.
En février 1922, il entre au journal Le Soleil. Plein de vitalité, il gravit rapidement tous les échelons, pour occuper, en 1927, celui de rédacteur en chef. La condamnation « sans appel » de son roman Les Demi-civilisés par le cardinal Rodrigue VILLENEUVE , le 26 avril 1934, lui coûte cependant son poste. La direction du Soleil exige en effet sa démission immédiate.
Frappé dans sa vie personnelle et familiale (il a alors cinq enfants), Harvey doit quitter Québec. Le châtiment « sans appel » infligé aux Demi-civilisés le suivra toute sa vie et frappera pendant des années son oeuvre d'un discrédit fatal. La réédition du roman en 1962 vient tardivement reconnaître l'importance de l'oeuvre dans l'histoire littéraire québécoise contemporaine.
Pendant son séjour à Québec, Harvey publie encore Pages de critique (1926), L'Homme qui va (prix David 1929) et Sébastien Pierre (1935). Le 13 janvier 1937, Harvey est destitué de son poste de directeur du bureau de la statistique par le premier ministre Maurice Duplessis. Il quitte alors Québec pour Montréal, où il fonde son journal Le Jour.
|